à 18 h30 – Auditorium du musée Fabre – Montpellier – Esplanade – Bd Sarrail
La Bíblia – Novèl Testament. Traduction occitane de Jean Rouquette-Larzac. Letras d’oc, 648 pages.
L’Óuferto lirico. Traduction provençale par Jean-Marc Courbet de Gitanjali (Song Offerings) de Rabindranath Tagore. Éditions Tagore Sangam.
La Bíblia – Novèl Testament. Traduction occitane de Jean Rouquette-Larzac. Letras d’oc, 648 pages.
Jean Larzac, acteur historique de l’occitanisme, militant, éditeur, historien, poète, est aussi un exégète et un traducteur de la Bible. On connaît sa traduction occitane de l’Ancien Testament d’après les textes originaux, grecs et hébreux, parue aux éditions Letras d’oc en 2013 : travail monumental qui suppose à la fois une immense érudition, une parfaite maîtrise des langues-sources et un véritable talent d’écrivain. Jean Larzac, avec ce second volume qui comprend les textes du Nouveau Testament directement traduits du grec (les Quatre Évangiles, les Actes des Apôtres, les Épitres et l’Apocalypse), parachève son œuvre et nous livre la première édition intégrale en occitan des deux parties de la Bible. Le résultat est à la hauteur de l’enjeu : rares sont les langues qui disposent d’une versée de la Bible rédigée par un seul traducteur, avec autant d’unité, de rigueur et de poésie.
L’Óuferto lirico. Traduction provençale par Jean-Marc Courbet de Gitanjali (Song Offerings) de Rabindranath Tagore. Éditions Tagore Sangam.
En 1910, Rabindranath Tagore, le grand écrivain, peintre et philosophe indien, publiait en bengali, sous le titre de Gitanjali, 153 poèmes dont il devait lui-même, deux ans plus tard, traduire une partie en anglais, en leur ajoutant une cinquantaine d’autres. Ces 103 poèmes intitulés Song offerings, furent traduits par André Gide en 1913, quand Tagore obtint le prix Nobel de littérature. Jean-Marc Courbet, ancien baile du Félibrige, ajoute une étape supplémentaire à cet enchaînement textuel en nous proposant une traduction provençale de cette traduction de traduction. La langue d’oc qu’il manie, d’une musicalité très pure, rend parfaitement la mélodie gidienne. On croirait entendre la version provençale de nouvelles Nourritures terrestres, pétries de sagesse indienne : le sens aigu de la nature et la spiritualité cosmique de Tagore, loin de se perdre dans la traduction française, puis occitane, s’y trouvent au contraire amplifiés. Le texte final est d’une profonde harmonie, étonnamment fidèle sinon à la lettre, du moins à l’esprit de l’original. Une œuvre surprenante et classique, à ne pas manquer.
Rencontres occitanes de Sauramps organisées en partenariat avec ReDOc/LLACS de l’Université Paul Valéry (groupe de recherche en domaine occitan).